UNITE AFRICAINE : ENTRE REVE ET DESILLUSION
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UNITE AFRICAINE : ENTRE REVE ET DESILLUSION
Le dilemme africain, si l’on ose dire, peut alors se formuler ainsi comme suit : prendre une belle revanche sur l’histoire en retrouvant les chemins perdus de l’honneur, de l’unité et d’un développement indépendant, dans la solidarité des fils et des filles d’un continent qui peut s’enorgueillir d’être le berceau de l’humanité ou faire la volonté des autres, rester le suppôt des autres, continuer de penser avec la tête des autres, évoluer hors de sa trajectoire propre, en s’assumant comme un simple satellite condamné à graviter autour des astres majeurs.
C’est malheureusement le second terme de ce dilemme qui gouverne les jours et les nuits de l’Afrique depuis quarante-quatre ans. Avec l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) d’abord. Celle-ci n’aura été que la somme arithmétique des 53 Afriques. Chacune d’elles est restée sanglée dans sa souveraineté sur laquelle elle ne cède rien. Chacune d’elles fait son numéro et joue en solo tout en s’illusionnant de tenir sa partition dans une grande symphonie continentale.
Avec depuis peu, plus précisément depuis le 9 septembre 1999, l’Union africaine (UA). Il s’agit de l’enfant adultérine de l’autre avec laquelle elle partage, génétiquement, des tares, de graves tares, sans pour autant et par ailleurs montrer des qualités particulières ou exceptionnelles qui auraient pu la distinguer comme le nouveau rameau d’une nouvelle race.
Depuis quarante-quatre ans, l’Afrique se ballade de sommet en sommet de ses chefs, se gargarise de discours qui inclinent quasiment tous à souhaiter la même chose, à savoir l’union des enfants d’Afrique, la construction des Etats-Unis d’Afrique, toutes choses que démentent des pratiques induites : rivalités de clocher, nationalismes bornés et à œillères, guéguerres autour de quelques arpents de terre, dans le tourbillon sans fin des disputes autour des frontières héritées de la colonisation…
Depuis quarante-quatre ans, l’Afrique consomme et consume des dizaines, des centaines, voire des milliers de ses cadres sur le chantier d’une Afrique encore largement mythique, imaginaire et chimérique. Au vrai, des Sisyphe de l’impossible, du nom de ce personnage de la mythologie grecque qui fut condamné dans les enfers à rouler éternellement jusqu’au sommet d’une montagne un rocher qui en retombait aussitôt.
Le professeur Albert Ekué qui a eu une histoire d’amour et de raison longue de dix-neuf ans avec l’OUA qu’il servit comme l’un de ses nombreux hauts fonctionnaires, parlant de cette hémorragie des cadres, a écrit dans un article paru dans « L’Autre quotidien » en date du 12 septembre 2006 : « Depuis la création de l’Organisation panafricaine, seul Diallo Telli a eu deux mandats et à quel prix ! De 1963 à ce jour, le « machin » a usé huit titulaires et un intérimaire. L’un, le plus malchanceux, n’a même pas terminé son mandat. Que sont-ils devenus, eux qui n’ont même pas une pension de retraite ? Quels sentiments les animent en quittant leurs fonctions ? » (Fin de citation)
Oui, quel sentiment emportera-t-il avec lui, dans quelques semaines, en juillet 2007 pour être plus précis, au terme du sommet d’Accra, l’actuel et le premier président de la Commission de l’UA, le Malien Alpha Oumar Konaré ? Il y a lieu de croire qu’il s’en est fallu de beaucoup pour que ce chantre passionné et inspiré de l’unité africaine renonçât à rempiler juste après un tout premier mandat. Quand un homme de la trempe de Alpha Oumar Konaré choisit ainsi de jeter l’éponge, c’est sans nul doute qu’il y a anguille sous roche !
Et si la « Maison Afrique », telle que conçue dans son architecture d’ensemble, telle que érigée sur ses fondations, continuée dans le reste de ses gros œuvres, projetée et planifiée en son devenir, et si la « Maison Afrique » n’était qu’une maison hantée sur un chantier maudit ? Nous ne sommes pas loin de le penser. Comme si l’Afrique, pour parodier Axelle Cabou, refusait obstinément de s’unir, tordant au passage le cou à l’un des vœux chers à Kwame Nkruma, vœu décliné et déclamé en un cri programme, objet de l’un de ses ouvrages : « Africa Must Unite », l’Afrique doit s’unir !
En ce jour anniversaire où le projet d’une Afrique unie se fait rappeler à notre souvenir, il nous paraît temps de nous convaincre, une fois pour toutes, que l’Afrique doit arrêter son cinéma. Nous devons en effet à l’honnêteté de reconnaître que nous n’avons été, jusqu’ici, depuis quarante-quatre ans, sur nos propres chantiers, que des velléitaires, c’est-à-dire des gens qui n’ont que des intentions faibles et qui ne se décident pas à agir. L’unité est un combat. Elle ne saurait jamais être ou rester une incantation.
Il faut être frappé d’une grave cécité pour ne pas voir le monde autour de nous : l’Europe s’édifie avec beaucoup de bonheur en une entité politique et économique forte. Les Etats-Unis veulent être encore plus forts en travaillant ferme à un projet de collaboration étroite avec le Canada. L’Asie, autour du Japon, s’impatiente d’explorer de nouvelles voies de la puissance. L’Amérique latine fait le pari de donner corps et forme au Mercosur. Pendant ce temps, à quoi joue l’Afrique ? Bien malin celui qui saura. Ce qui est sûr, à en croire les sages dogon du Mali « On ne conduit pas chez le coiffeur un enfant qui n’est pas encore né ».
C’est malheureusement le second terme de ce dilemme qui gouverne les jours et les nuits de l’Afrique depuis quarante-quatre ans. Avec l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) d’abord. Celle-ci n’aura été que la somme arithmétique des 53 Afriques. Chacune d’elles est restée sanglée dans sa souveraineté sur laquelle elle ne cède rien. Chacune d’elles fait son numéro et joue en solo tout en s’illusionnant de tenir sa partition dans une grande symphonie continentale.
Avec depuis peu, plus précisément depuis le 9 septembre 1999, l’Union africaine (UA). Il s’agit de l’enfant adultérine de l’autre avec laquelle elle partage, génétiquement, des tares, de graves tares, sans pour autant et par ailleurs montrer des qualités particulières ou exceptionnelles qui auraient pu la distinguer comme le nouveau rameau d’une nouvelle race.
Depuis quarante-quatre ans, l’Afrique se ballade de sommet en sommet de ses chefs, se gargarise de discours qui inclinent quasiment tous à souhaiter la même chose, à savoir l’union des enfants d’Afrique, la construction des Etats-Unis d’Afrique, toutes choses que démentent des pratiques induites : rivalités de clocher, nationalismes bornés et à œillères, guéguerres autour de quelques arpents de terre, dans le tourbillon sans fin des disputes autour des frontières héritées de la colonisation…
Depuis quarante-quatre ans, l’Afrique consomme et consume des dizaines, des centaines, voire des milliers de ses cadres sur le chantier d’une Afrique encore largement mythique, imaginaire et chimérique. Au vrai, des Sisyphe de l’impossible, du nom de ce personnage de la mythologie grecque qui fut condamné dans les enfers à rouler éternellement jusqu’au sommet d’une montagne un rocher qui en retombait aussitôt.
Le professeur Albert Ekué qui a eu une histoire d’amour et de raison longue de dix-neuf ans avec l’OUA qu’il servit comme l’un de ses nombreux hauts fonctionnaires, parlant de cette hémorragie des cadres, a écrit dans un article paru dans « L’Autre quotidien » en date du 12 septembre 2006 : « Depuis la création de l’Organisation panafricaine, seul Diallo Telli a eu deux mandats et à quel prix ! De 1963 à ce jour, le « machin » a usé huit titulaires et un intérimaire. L’un, le plus malchanceux, n’a même pas terminé son mandat. Que sont-ils devenus, eux qui n’ont même pas une pension de retraite ? Quels sentiments les animent en quittant leurs fonctions ? » (Fin de citation)
Oui, quel sentiment emportera-t-il avec lui, dans quelques semaines, en juillet 2007 pour être plus précis, au terme du sommet d’Accra, l’actuel et le premier président de la Commission de l’UA, le Malien Alpha Oumar Konaré ? Il y a lieu de croire qu’il s’en est fallu de beaucoup pour que ce chantre passionné et inspiré de l’unité africaine renonçât à rempiler juste après un tout premier mandat. Quand un homme de la trempe de Alpha Oumar Konaré choisit ainsi de jeter l’éponge, c’est sans nul doute qu’il y a anguille sous roche !
Et si la « Maison Afrique », telle que conçue dans son architecture d’ensemble, telle que érigée sur ses fondations, continuée dans le reste de ses gros œuvres, projetée et planifiée en son devenir, et si la « Maison Afrique » n’était qu’une maison hantée sur un chantier maudit ? Nous ne sommes pas loin de le penser. Comme si l’Afrique, pour parodier Axelle Cabou, refusait obstinément de s’unir, tordant au passage le cou à l’un des vœux chers à Kwame Nkruma, vœu décliné et déclamé en un cri programme, objet de l’un de ses ouvrages : « Africa Must Unite », l’Afrique doit s’unir !
En ce jour anniversaire où le projet d’une Afrique unie se fait rappeler à notre souvenir, il nous paraît temps de nous convaincre, une fois pour toutes, que l’Afrique doit arrêter son cinéma. Nous devons en effet à l’honnêteté de reconnaître que nous n’avons été, jusqu’ici, depuis quarante-quatre ans, sur nos propres chantiers, que des velléitaires, c’est-à-dire des gens qui n’ont que des intentions faibles et qui ne se décident pas à agir. L’unité est un combat. Elle ne saurait jamais être ou rester une incantation.
Il faut être frappé d’une grave cécité pour ne pas voir le monde autour de nous : l’Europe s’édifie avec beaucoup de bonheur en une entité politique et économique forte. Les Etats-Unis veulent être encore plus forts en travaillant ferme à un projet de collaboration étroite avec le Canada. L’Asie, autour du Japon, s’impatiente d’explorer de nouvelles voies de la puissance. L’Amérique latine fait le pari de donner corps et forme au Mercosur. Pendant ce temps, à quoi joue l’Afrique ? Bien malin celui qui saura. Ce qui est sûr, à en croire les sages dogon du Mali « On ne conduit pas chez le coiffeur un enfant qui n’est pas encore né ».
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